Covoiturage vers KEPA & ROVER

Le 02/04/22

KEPA
Il existe mille façons d’avoir le blues. Quand Bastien Duverdier, skateur professionnel, a dû rendre sa planche, vaincu par une maladie nommée spondylarthrite, il a empoigné un dobro (guitare à résonateur), sorti les griffes et hurlé à la mort sur les tombes des damnés du Mississippi. Mais depuis son 1er album, « Doctor Do Something », il s’est enfoncé dans les abysses extatiques des antidouleurs, sans se soucier des conventions du genre. Comme halluciné entre rock et blues, « Divine Morphine » est un album à la dérive. Le lonesome cow-boy, en one-man-band (guitares, harmonicas, claviers, bruitages…), y salue l’esprit profane de Skip James, escorte plus loin en créole la « Sodade » de Cesaria Evora au souffle d’une trompette exténuée. Facétieux, imprévisible, il embarque dans son errance métalleuse la hobo Sarah McCoy, qui met en sourdine sa voix de lionne pour chanter avec lui. Le spleen demeure, ouateux, noyé de réverbération, tranquillement euphorisant.
ROVER
Disque d’Or dès son premier album en 2013, et véritable stakhanoviste de la route avec plus de 300 concerts réalisés depuis, ROVER est de retour avec un attendu nouveau disque : “Eiskeller”. Lumineux, réconfortant, émouvant, peut-être le plus bel album de Rover.
Rover trace son sillon avec ce nouvel album où la grâce agit à nouveau. Derrière l’évidente douceur de ses mélodies, rassurantes, chaleureuses, comme arrachées à la pesanteur du présent, ROVER semble avoir toujours été réfractaire à l’idée de confort. L’enregistrement d’« Eiskeller » en atteste : pour ce 3ème album, Timothée Reigner a choisi de s’enfermer quelques mois dans les anciennes Glacières Saint-Gilles de Bruxelles. C’est sous terre, dans cette grande pièce austère, froide, que le songwriter français s’est cloitré dans l’idée de tourner le dos aux habitudes, de s’approprier un lieu a priori hostile. Il en ressort avec un magnifique collier de pop songs aussi précises que précieuses.
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